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Le salon de musique
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PREMIÈRE PARTIE :

L’instantané « Monaco en films », issu des collections de l’Institut, suivi d’un court métrage :

Après le feu de Jacques Perconte (France, 2010, couleur, 7 min.).

À quelques kilomètres d’Ajaccio, la terre brûlée cède sous le poids de la couleur. Le sol se fend et libère des énergies picturales qui s’emparent du ciel. Je vois l’horizon disparaître, mais je le fixe. Le train continue sa route.

LE SALON DE MUSIQUE de Satyajit Ray

Jalsaghar - Inde, noir et blanc, 1958, 100 min., vostf.

Réalisation : Satyajit Ray. Scénario : Satyajit Ray d’après la nouvelle Jalsaghar de Tarasankar Banerjee. Image : Subrata Mitra. Son : Durgadas Mitra. Musique originale : Ustad Vilayat Khan. Décors : Bansi Chandragupta. Montage : Dulal Dutta. Production : Satyajit Ray Productions. Avec : Chhabi Biswas (Huzur Biswambhar Roy), Padma Devi (Mahamaya, sa femme), Pinaki Sengupta (Khoka, leur fils), Gangapada Basu (Mahim Ganguli, le voisin), Tulsi Lahiri (Taraprasanna, l’intendant), Kali Sarkar (Ananta, le serviteur), Ustad Waheed Khan (Ustad Ujir Khan), Roshan Kumari (Krishna Bai, la danseuse).

L’HISTOIRE

Sur la terrasse de son palais, Roy, vieillard aristocrate sur le déclin, décide d’organiser une grande fête pour l’entrée dans la vie d’adulte de son unique héritier, Khoka. Et ce malgré l’état précaire de ses finances. La splendeur des Roy n’est, en effet, plus ce qu’elle était. La richesse a changé de main. Elle est dans celle du fils de l’usurier Mahim Ganguli, dont les affaires prospèrent et s’étendent de plus en plus. Roy en est à ce point ombragé qu’il refuse de se rendre à l’invitation de Ganguli qui inaugure sa nouvelle maison et son salon de musique. Dès lors, n’acceptant pas de perdre la face, Roy se lance dans de folles dépenses pour tenir son rang et maintenir son train de vie.

CRITIQUE

De l’humour et de la poésie, il y en a. Si le film peut nous dérouter, c’est que l’un procède d’un naturalisme dont nous avons perdu le goût, et l’autre nous fait dériver vers une magie hallucinatoire que nous tardons à reconnaître, comme fait esthétique. Et pourtant n’est-ce pas cet alliage impossible de sel et de feu, qui fait que ce film indien, réalisé en 1958, regarde une certaine modernité de notre cinéma ? Des quelques œuvres de Satyajit Ray qu’il a été possible de voir ces dernières années à la télévision et à la Cinémathèque française, celle-ci est sans doute celle qui porte à son plus haut degré de tension, de densité, les principes et les pouvoirs de son art.

Jean-Pierre Oudart, Cahiers du cinéma n° 298, mars 1979, p. 47.

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